Simon Segars en tire deux leçons. D’abord, qu’il ne faut pas se reposer indéfiniment sur les solutions de sécurité conventionnelles, car il existe toujours des faiblesses. "Faites venir un hacker ou un chercheur en sécurité pour tester vos produits, ne vous contentez pas de le faire vous-même. Leur créativité et leur ingéniosité vous surprendront." Ensuite, qu’il ne faut pas rompre la confiance des consommateurs. Après ce casse monumental, la banque, en qui ses clients n'avaient plus confiance, a mis la clé sous la porte. "Le risque, si on créé des silos isolés et mal sécurisés, est d'étouffer dans l’œuf le potentiel de l’IoT." Evidemment, il est facile de dire ce qu'il aurait fallu faire une fois le problème survenu. Le problème avec l’Internet des objets, c’est qu’il faut absolulement prendre l’initiative, car la surface d’attaque augmentera avec chaque nouvel objet connecté. "La bonne nouvelle c’est que l’IoT n’en est qu’à ses tous débuts, et qu’on peut encore résoudre le problème aujourd’hui. Mais il faut agir dès maintenant !"
La solution qu'il prône est au final la même que celle que préconisent tous les experts. "La sécurité doit être intégrée dès la conception, et elle doit être à la fois robuste et simple à adopter pour les utilisateurs." Bien évidemment, il explique que c'est exactement ce que fait ARM avec ses nouvelles architectures de processeurs ARM 8-M. Ils cherchent à apporter une sécurité au niveau de l’objet, de la couche de communication, et du cycle de vie. Le but étant de créer un environnement dans lequel seuls les logiciels de confiance peuvent être exécutés. Pour conclure, le dirigeant s’est fendu d’une longue tirade pour exhorter tous les acteurs du monde de l’Internet des objets à se joindre aux efforts d’ARM. "Nous ne pouvons pas le faire seul, nous avons besoin de beaucoup d’aide, de la part de toute l’industrie. Alors si votre entreprise a un rôle à jouer dans l’IoT, quel qu’il soit, vous avez aussi un rôle à jouer dans sa sécurisation." Il pointe pour cela dans la direction des spécifications récemment dévoilées par la GSM Alliance, et recommande d’éviter des standards propriétaires, susceptibles de ne pas évoluer suffisamment vite en réponse aux menaces. ÉTUDE Internet a-til changé l'amour, ou, du moins les rencontres amoureuses ? L'institut national des études démographiques (INED) publie une synthèse sur le sujet qui ne fera pas forcément plaisir aux annonces publicitaires des professionnels de la rencontre. Si la fréquentation des sites de rencontres progresse, ils restent minoritaires dans la constitution de couples nouveaux. A l'approche de la saint Valentin, l'institut national des études démographiques (INED) vient opportunément de publier une étude sur les sites de rencontres en France : qui les utilise ? qui y trouve son conjoint ? Où la réalité qui se dessine est loin des promesses de ces sites qui sont devenus en quelques années des annonceurs fort présents dans les écrans publicitaires, promettant amour éternel ou presque, Marie Bergström, l'auteure de cette note de synthèse note que les Français ont davantage adopté ce mode de rencontre que les Etats-Unis. En France, le taux de pénétration des sites de rencontre a progressé entre 2006 et 2013, et ce, pour tous les groupes d'âges. EN LIGNE, C'EST L'HOMME QUI PAIE On s'amusera (ou non) de constater que finalement les problèmes sont les mêmes en ligne ou IRL (in real life, soit dans la vraie vie) : il y a proportionnellement plus d'hommes inscrits que de femmes. du moins chez les plus jeunes. Après 46 ans, note l'auteure, les proportions s'équilibrent. Si 45 % des hommes inscrits disent avoir déjà payé un abonnement, seulement 18% des femmes l'ont fait. Puisqu'on parle d'argent, l'investissement est-il rentable ? Pas vraiment, puisque moins de 9 % des personnes qui se sont mises en couple entre 2005 et 2013 se sont connues de cette façon. Si vous êtes célibataire et que vous lisez cet article un jour de saint Valentin, éteignez votre ordinateur et attendez demain : statistiquement, il est plus probable que vous rencontriez votre futur partenaire sur votre lieu de travail que sur un site Internet spécialisé. Ce résultat général est relativisé pour deux catégories : - les couples homosexuels : un tiers d'entre eux ont rencontré leur partenaire de cette façon. - les remises en couple. les personnes divorcées ou séparées qui cherchent une nouvelle histoire aboutissent plus souvent que ceux qui ont toujours été célibataires.
ENQUÊTE Inefficace, trop généreux, le système d'indemnisation du chômage français ? Alors que les partenaires sociaux doivent signer une nouvelle convention, la question reste posée. Sauf peut-être dans l'univers numérique, où ce système est à la base de la création de nombreuses start-up. Faut-il revoir les règles de Pôle Emploi alors qu'il est peut-être devenu le premier VC de France ? Enquête auprès de ces entrepreneurs chômeurs, qui profitent du système pour se lancer. En lisant la récente enquête de Roland Berger pour Numa sur le profil des créateurs de start-ups, une statistique m'a frappé. Comment se fait-il que la tranche d'âge la plus présente dans les créateurs de jeunes pousses soit les 25-29 ans ? Que se passe-t-il juste avant de passer le cap de la trentaine qui amène le jeune créateur à tenter le coup ? Comme journaliste spécialisé qui fréquente le milieu depuis quelques années, j'avais bien une idée de la réponse : Pôle emploi et ses indemnités. D'où une frustration : mais pourquoi donc Numa et Roland Berger n'ont pas posé la question du statut du créateur de start-up ? Parce que l'image d'un chef d'entreprise pointant en ligne sur le site de Pôle emploi cadre mal avec le storytelling de l'entrepreneur seul contre tous, disrupteur en chef, ennemi des monopoles et du service public ? Ou parce que, comme la lettre volée d'Edgar Poe d'autant plus invisible qu'elle est sous le nez des protagonistes, l'existence de créateurs indemnisés est une telle évidence que les auteurs du sondage n'ont pas pensé à l'interroger. Il n'y a pas si longtemps, Pierre*, un jeune homme bien sous tous rapports, en marge d'un entretien, m'annonçait son prochain mariage (il venait d'avoir 30 ans) et m'expliquait cash pourquoi et surtout comment il avait franchi le pas de la création d'entreprise. "Quand tu arrives vers 27-28 ans, tu commences à avoir quelques années d'expérience professionnelle. Cela a deux conséquences : tu sais que la grande entreprise et sa progression de carrière à l'ancienne, c'est pas fait pour toi, et tu peux avoir les Assedic pendant deux ans." Plus que l' "aveu" de la combine, ce qui frappait c'était son côté décomplexé, un peu comme si tout le monde le savait, sauf le naïf journaliste à qui il parlait. Pour tout dire - enfin tout écrire - un autre créateur de startup m'avait raconté une histoire similaire il y a trois ans, en plein débat sur Les Pigeons. En terminant une interview, il avait insisté : "le système français est super. Il faut le dire, je ne fais pas partie des entrepreneurs qui critiquent les charges et tout ça. Sans l'aide de Pôle emploi, avec mes associés, on n'aurait rien fait ", expliquait-il, soulignant qu'étant d'origine modeste, il n'avait pas le moindre capital. Autre milieu social, mais même constat ou presque avec Amaury* un jeune homme cool : "si tu regardes les créateurs de start-ups de moins de 30 ans à Paris, dans la majorité des cas, ce sont soit des gros bourges (sic) aidés par leurs parents, et/ou des personnes qui ont le chômage ".
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